En 2021, plus de 120 particuliers et administrations locales ont soumis un projet de quartier. Matexi a récompensé 8 initiatives avec une coquette somme d'argent.
Merci pour cette belle soirée fédératrice !
En 2021, plus de 120 particuliers et administrations locales ont soumis un projet de quartier. Matexi a récompensé 8 initiatives avec une coquette somme d'argent.
Merci pour cette belle soirée fédératrice !
Les projets ci-dessous ont été nominés mais ont raté de peu. Néanmoins, ces initiatives de connexion communautaire méritent une mention honorable.
Une pelouse dans un quartier résidentiel : rien de particulier au premier abord. Et pourtant… Cette pelouse est devenue le lien ultime entre les riverains, un établissement de soins résidentiels et des mouvements de jeunesse. L’administration communale a réuni les parties prenantes et leur a donné la possibilité d’élaborer un projet commun pour l’aménagement du terrain. Il a d’abord été question de se rencontrer, de chercher ce que chacun pensait être souhaitable et de confronter les besoins et les projets de chacun. Un consensus s’est rapidement dégagé autour du mariage ludique du plaisir des petits et des grands et des rencontres intergénérationnelles. Les plans ont été testés durant une semaine de projet. Le concept s’est rapidement avéré viable. Plus encore, le réaménagement a encouragé l’action sportive et sociale. Toutes les parties prenantes en ressentent la valeur ajoutée et en redemandent. C’est l’histoire étonnamment simple d’une pelouse qui stimule subitement la cohabitation, le plaisir et l’entraide.
La ville, c’est tellement plus que des briques et du béton. Elle offre un terrain à toutes sortes de plantes, à première vue indésirables et donc aussi méconnues. Ces plantes se répandent sans retenue dans tous les endroits possibles et (in)imaginables : dans les recoins perdus, sur les trottoirs, sous les arbres et même sur les accotements oubliés. L’administration communale de Saint-Gilles souhaite mettre en évidence la valeur méconnue de ces végétaux. Ces plantes sauvages ne méritent-elles pas plus de respect ? Elles sont souvent qualifiées de « mauvaises herbes » et sont donc jugées « sans valeur » et « indésirables ». Il est néanmoins temps de tordre le cou à cette idée. À y regarder de plus près, cette végétation rejetée présente de nombreuses caractéristiques intéressantes. Les plantes sauvages ont donc été rebaptisées « Belles de ma rue ». Leur ténacité et leur étonnante diversité exigent d’être redécouvertes et respectées. Elles font indéniablement partie de notre environnement urbain. L’administration communale a développé une stratégie qui mêle information (un catalogue), éducation (p. ex. aménagement de jardins) et fascination pour cette végétation naturelle. Surprenant, enrichissant et… inspirant !
Les trottoirs relient les différentes parties de la ville. La plupart sont en pavés gris de 30 x 30 cm, qui forment un dédale à travers les rues. À Evere, un projet socioartistique entend changer la donne. Pourquoi ne pas rompre avec la grisaille interminable en remplaçant ça et là un pavé par un carreau de mosaïque coloré, tout en réunissant les habitants et les artistes ? Evere emboîte ainsi le pas à des initiatives similaires à Schaerbeek, aux Marolles, à Forest et à Jette. L’administration communale a mobilisé des riverains enthousiastes. Des artistes professionnels et amateurs ont mis leurs talents au service d’enfants et d’associations en vue de la concrétisation. Cela a conduit à de nombreux résultats surprenants, tels qu’un jeu de marelle en carreaux de mosaïque. Une incitation au jeu singulière et attrayante, un repère élégant dans cette commune densément peuplée.
Chaque matin, des bénévoles se présentent dans ce restaurant social et participatif, qui est le premier du genre. Ils préparent ensemble un savoureux repas végétarien en toute convivialité. Ils utilisent, pour ce faire, les invendus de magasins bio et d’une épicerie belgo-marocaine. Le reste des légumes est acheté en circuit court. Tout est écologique, du traitement des déchets aux serviettes réutilisables, en passant par les carafes d’eau de distribution. Les clients paient selon leurs moyens ; mais ceux qui le peuvent donnent 10 euros pour un menu complet. Ce système permet de couvrir toutes les charges de l’ASBL. De temps à autre, le restaurant sort de ses murs : les banquets de quartier rassemblent les gourmets les plus divers. KOM à la maison crée une dynamique sociale et culturelle, où la durabilité et le respect mutuel contribuent à un haut niveau d’hospitalité. Les nombreuses rencontres donnent régulièrement lieu à des initiatives qui répondent également à d’autres enjeux locaux. Quand le « bien manger » profite aussi à la vie du quartier !
Le Centre pour le bien-être général (CAW) de Malines est établi dans une ancienne maternité. Le parking austère offrait une occasion unique d’aménager un jardin communautaire dans ce quartier densément peuplé. La surface asphaltée s’est rapidement transformée en une oasis de verdure. Le personnel et les clients ont pu compter sur les conseils bénévoles, mais avisés, des co-jardiniers (en collaboration avec VELT). L’objectif était de constituer un mix équilibré de légumes, d’herbes aromatiques et de fleurs. Pour le plus grand plaisir des oiseaux, des abeilles et des papillons. Ce nouveau poumon vert a été ouvert aux habitants du quartier, qui peuvent s’accorder un moment de répit pendant les heures de travail. De nouvelles idées ont rapidement vu le jour. Pourquoi ne pas mettre en place des bacs à compost collectifs ? Les visiteurs sont, en outre, libres de cueillir des fleurs ou des herbes aromatiques. La cerise sur le gâteau ? Une « journée jardin ouvert » avec un marché aux plantes et des limonades maison. Merci, Maurice et Oscar !
La commune de Saint-Léger a invité ses habitants à réaliser de petits projets durables. Cela a mené à la construction d’un poulailler collectif, dont la gestion durable est confiée aux citoyens. Ce groupe enthousiaste a d’abord rassemblé les fonds nécessaires pour la construction du poulailler et l’acquisition des poules. Un subside de la commune a aidé, mais s’est révélé insuffisant. L’élevage des poules est rapidement devenu une fin et un moyen. Les œufs sont revendus dans les circuits locaux. Dans le même temps, les poules débarrassent les habitants d’une grande quantité de déchets organiques. Aux alentours de Pâques, le projet fournit des œufs en abondance pour une grande chasse organisée. Le barbecue de quartier s’approvisionne directement à la source. Les enfants peuvent régulièrement prendre part à des visites guidées et des omelettes géantes sont parfois préparées. La nature, l’écologie, l’amusement et les rencontres sont les fils conducteurs de ce projet. À Saint-Léger, ça caquette aux Forgettes !
Toute administration locale se préoccupe logiquement de l’espace public. Tôt ou tard, des choix s’imposent. Lommel a choisi trois objectifs. Premièrement, une approche fleurie, et donc accueillante pour les papillons, dans laquelle deux écoles sont activement impliquées. Le semis et le suivi de la croissance et de la floraison sont intégrés dans un parcours pédagogique. La biodiversité occupe une place centrale, mais de manière très concrète et pratique. De quoi donner une dimension tangible au concept quelque peu abstrait de « durabilité » ! Deuxièmement, la prise de responsabilités collectives, car ce sont les habitants du quartier de Kattenbos qui portent ce projet, avec le soutien de l’administration communale et des experts de la vie associative. Troisièmement, l’écologisation, puisque tous les écoliers et les riverains peuvent également transposer les expériences vécues à travers ce projet dans leur propre jardin. En bref, une magnifique illustration du lien entre la réflexion et l’action en faveur de la nature.
Situé entre le zoo d’Anvers et Borgerhout, Den Dreihoek est un quartier densément bâti et densément peuplé. Les maisons mitoyennes s’y succèdent dans un quadrillage de rues, ne laissant que peu de place à la verdure et aux espaces publics. La gare centrale fait de l’ombre à la vie sociale ; tandis que le manque aigu de verdure favorise l’exode urbain. Le quartier voulait y remédier… et le seul moyen d’y parvenir était de remettre du vert dans les rues. Une enquête de voisinage a soutenu ce projet et a permis d’obtenir des idées concrètes. Résultat ? Une offensive verte, comprenant 150 jardins de façade, des bacs de fleurs sur presque tous les appuis de fenêtre et des guirlandes de verdure suspendues sur toute la largeur des rues. L’installation de citernes d’eau de pluie a donné naissance à une collaboration concrète entre voisins et a favorisé une prise de conscience écologique. Le gris a ainsi cédé la place au vert et les plantes ont pu reprendre possession des lieux. Les citernes d’eau de pluie fournissent de l’eau gratuite pour les arroser et permettent des échanges précieux entre voisins.
Genk se compose de quartiers résidentiels très dispersés. Chacun a sa propre histoire, mais tous sont liés par… la ville à laquelle ils appartiennent. Cinq de ces quartiers sont physiquement reliés par le Stiemer qui les traverse. Ce cours d’eau a été largement canalisé et sert de réceptacle pour de nombreux affluents. L’administration communale y a vu une occasion unique de rassembler. En collaboration avec la plateforme citoyenne « De Vrienden van de Stiemer » et un large éventail de partenaires (spécialistes de l’environnement et de l’eau, groupements de résidents, associations, entrepreneurs), l’administration communale a opté pour un projet mené par et pour la société. La priorité est donnée au rassemblement, au propre comme au figuré. Une vision qui se traduit à différents niveaux : homme-nature, nature-nature, homme-homme et entrepreneur-nature. Des valeurs telles que la durabilité, la créativité, l’engagement et le renforcement de la communauté occupent une place centrale dans ce projet, qui s’inscrit dans un plan directeur visant à rassembler un maximum d’habitants de Genk.
Eke et Nazareth, deux villages de Flandre orientale, ont fusionné en 1977. Ils sont reliés par une longue route (3,3 km), soit un parcours de 40 minutes à pied. En termes de connexion, on peut toutefois mieux faire ! L’administration communale entend donc améliorer cette liaison en aménageant un groene boulevard (boulevard vert). Elle profitera de l’occasion pour embellir la route entre ces deux villages et la rendre plus sûre. Les deux hameaux seront ainsi littéralement unis dans la joie. Ce choix a de nombreuses conséquences et exige de multiples interventions intelligentes. Les piétons, les cyclistes, les voitures et les transports en commun aspirent en effet à une intégration optimale. La mobilité de nombreux habitants en sera révolutionnée. Ce projet ne pourra aboutir que grâce à une stratégie de participation bien ficelée. Toutes les parties prenantes ont la possibilité d’exprimer honnêtement et ouvertement leurs intérêts et leurs souhaits, mais aussi leurs soupçons et leurs doutes. Cette approche nécessite du temps et des conseils avisés. Il s’agit et s’agira d’un processus instructif, qui pourra assurément inspirer d’autres administrations communales.
Les rues commerçantes ne datent pas d’hier. Le principe doit-il être renouvelé ? Si oui, comment ? La ville de Malines souhaitait approfondir la question avant de se lancer. La O.L.Vrouwestraat, une rue à circulation limitée, se prêtait à merveille à une approche exploratoire. L’élaboration et l’exécution d’un plan précis ont été volontairement postposées. Il a été décidé de prendre plus de temps et d’espace en testant de manière très concrète une série de possibilités, par le biais de dispositifs d’essai. La ville désirait ainsi sortir des sentiers battus… Et qui de mieux placé pour ce faire que des artistes ? Un groupe de réflexion créatif a rassemblé des citoyens, des concepteurs et des esprits artistiques. Une multitude d’installations temporaires ont été passées en revue : verdure, art, rencontres et autres éléments ont pu être testés de diverses manières. Résidents, commerçants et clients ont pu expérimenter diverses possibilités. Cette approche dynamique, mobile au sens propre comme figuré, a produit son lot de surprises, et a surtout ouvert la voie à des améliorations.